Montagnes (du Liban au Kenya)

Nadim Asfar, Simon Norfolk et Klaus Thymann

  • Exposition

07.01 - 28.03.2021

  • Strasbourg

Expérience de la Montagne, Liban, 2015-en cours, Leporello © Nadim Asfar

OUVERTURE SOUS RÉSERVE
DE L’ÉVOLUTION DES MESURES SANITAIRES

ENTRÉE LIBRE
MERCREDI – DIMANCHE
14H – 18H30

Communiqué de presse / Press Release

Exposition soutenue par la DRAC Grand Est, la Région Grand Est et la Ville de Strasbourg.

En collaboration avec le Festival BredaPhoto (Pays-Bas) qui a rendu possible la présentation des photographies la série Shroud de Simon Norfolk et Klaus Thymann.

Jeunesse ! Les montagnes !
Elles sont le lieu, la place de nos prochains soulèvements.

J’ai écouté les histoires de montagnes belles à couper le souffle, baignées de gris-pierriers coupants, de verts-mélèzes nostalgiques – Heimweh – et de bleus-Giotto immenses. J’ai vu les images du mont Kenya et du mont Hermon, enneigés, le col de la Furka, la naissance du fleuve Rhône. N’était-ce pas là les deux seules hypothèses à considérer ? Plonger dans l’œuvre de Giotto ou respirer l’air des montagnes ? Simon Norfolk, Nadim Asfar et Klaus Thymann – l’Anglais, le Franco-Libanais et le Danois – sont des poètes amoureux des pics et des grandes étendues. Ce sont des gardiens, des artistes attentifs, inquiets, préoccupés. Il faut dire qu’en cette année deux mille vingt Le grand jeu de Céline Minard était tentant, la capsule,

suspendue aux pitons, aurait été une dernière consolation et la vieille aux ongles recourbés, une dernière camarade. Mais la poésie se déclame, elle se partage, elle vibre de sommets en sommets. Il faut jouer, avec les mots, avec les langues, choisir un titre d’exposition, dire tout simplement « Montagne », en appuyant sur le comme Wajdi Mouawad et son petit garçon : « Montââgne ». Savourer le gn mouillé et marcher le long des torrents qui parfois déversent vingt mille litres d’eau à la seconde. Puis, avec vous, Jeunesse, soulever les montagnes. 

Céline Duval, édito, décembre 2020.


Commissariat : Céline Duval

L’exposition, véritable bouffée d’air frais et shoot de Beauté nécessaires après une année éprouvante, rassemble les projets des artistes Nadim Asfar (LB), Simon Norfolk (GB) et Klaus Thymann (DK). Parallèlement à cette Beauté qui confine au Sublime, les trois photographes vont, à travers leurs travaux, se faire tantôt les témoins de la mémoire d’un pays, tantôt les vigies d’une situation climatique planétaire de plus en plus alarmante.

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Dans le travail Expérience de la Montagne (2015-en cours), Nadim Asfar, photographe et vidéaste franco-libanais, se concentre sur la campagne montagneuse dépeuplée de son pays d’origine avec la méticulosité d’un arpenteur-géomètre et la sensibilité d’un peintre paysagiste romantique, pour tenter de démystifier un paysage à la fois aride et fertile, depuis longtemps considéré comme un symbole national et traditionnel dans la peinture libanaise.

Les photographies de Simon Norfolk présentées dans l’exposition sont issues d’une série obsédante sur le changement climatique. Prenant comme sujet le Glacier Lewis, au Kenya, l’œuvre When I am Laid in Earth (2014) renseigne sur l’étendue de la disparition du glacier : avec du feu, l’artiste a tracé ses limites en 1934, 1963 et 1987. Ces images évoquent le caractère temporel du paysage, en utilisant le produit justement mis en cause dans le changement climatique pour inscrire ses effets sur le paysage.

La fonte des glaciers dans le monde entier, qui montre mieux que tout autre phénomène les effets du changement climatique, est également à l’origine du projet Shroud (2018), terme anglais pouvant être traduit par « linceul ». À l’aide d’un ballon d’hélium équipé de lumières, les artistes Klaus Thymann et Simon Norfolk sont allés photographier le glacier Rhône, en Suisse, qui offre un curieux spectacle : il a été drapé de couvertures géothermiques pour limiter sa disparition ; le geste est chargé de grâce et de beauté, mais hélas, l’effort est vain.

au cœur du sublime

La scénographie de l’exposition offre aux visiteurs un spectacle entièrement immersif. En se plaçant au centre des trois bâches imprimées faisant plusieurs mètres de haut (de Simon Norfolk et Klaus Thymann), ou en suivant les quelques vingt mètres de papier awagami déroulant devant nous la Beauté des sommets libanais (de Nadim Asfar), l’expérience de la Montagne est totale.

AU SEIN DE L’ESPACE PUBLIC


Pour aller plus loin


Nadim Asfar est un photographe et vidéaste franco-libanais. Né à Beyrouth en 1976 il vit et travaille entre Paris et Beyrouth. Son travail a été exposé dans de nombreux musées et foires dont Paris Photo, New Museum à New York, Kunst Werke Institute à Berlin et le festival International du documentaire à Marseille. Nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2014, son travail est dans de nombreuses collections privées et publiques.

Né en 1963 à Lagos, au Nigeria, Simon Norfolk vit et travaille en Grande-Bretagne. Simon Norfolk est un photographe de paysage qui a travaillé pendant vingt ans sur une exploration du « champ de bataille » sous toutes ses formes. Il a photographié des zones de guerre et des crises de réfugiés. La superposition du temps dans le paysage exerce une fascination permanente chez lui.

Klaus Thymann est un photographe, réalisateur, écrivain et directeur artistique danois né à Copenhague en 1974. Il s’est forgé son propre regard grâce à la pratique de médiums très variés, convoquant à la fois journalisme, photographie, cartographie, documentaire et exploration. Il a fondé “Project Pressure” en 2008 ; cette organisation à but non lucratif collabore avec des artistes mondialement renommés pour rendre visibles les conséquences du changement climatique.