Zones 2021 : les berges du Gier, autour de la gare Givors Canal, la place du quartier des Vernes
Cinq jeunes femmes, trois photojournalistes, des bords de rivière, un quartier “sensible”, une zone indéfinie autour de la gare, du béton, des chantiers, des pétales qui volent, un fil bleu, des ponts romains, des immeubles pastels, des hommes musclés, des gentils pitbull, un barbecue système D, des randonneurs, un tunnel glauque, un lapin domestique, un jeune homme fier, des femmes souriantes… Cette nouvelle session du projet “Ici c’est Givors” fut intense et productive.
Hugo Ribes, Adrienne Surprenant et Philippe Somnolet, les trois photojournalistes du collectif Item, reviennent à Givors en avril 2021 pour aller à la rencontre de trois nouvelles zones. Cette fois ils sont accompagnés de Valentine, Soline, Élodie, Assia et Lalita, volontaires pour participer à cette activité inédite – une des rares qui aura tenu bon dans ce troisième confinement.
Un duo, deux trios. Chaque groupe est parti à la rencontre des espaces mais aussi des usagers des zones à quadriller, produisant au fil de la semaine trois séries singulières et riches, où se mêlent les productions des participantes avec celles des photographes.
Bords du Gier
Philippe Somnolet / Valentine Gaboriaux / Élodie Rosa
Philippe Somnolet poursuit son approche des cours d’eau entamé en 2020 avec les bords du Rhône. Cette fois, il suit la rivière du Gier. Accompagné de Valentine et Élodie, il passe d’une observation distanciée des espaces, des points d’entrée des berges, du rapport entre nature et béton, à un rapprochement significatif des usagers rencontrés. Le trio s’est bien trouvé, l’un poussant les autres, les autres canalisant l’un. Ça rit pas mal et ça produit beaucoup. Chacun, chacune trouve sa place dans cet ensemble qui mêle paysages, portraits et situations au bord de ce “petit” cours d’eau emblématique qui traverse la ville.
Autour de la gare Givors Canal
Hugo Ribes / Lalita Khachaturyan / Soline Revalo
Nouveau défi pour Hugo Ribes. Après les alentours de la gare de Givors-ville en 2020, il s’attaque à ceux de la seconde gare, Givors canal, implantée dans le quartier où, avant l’autoroute, il y avait un canal. Aujourd’hui l’endroit est hétéroclite, mêlant immeubles modernes, maisons anciennes, supermarché, station service, gare dont il ne reste que le quai, mosquée, nature et sentiers. Le trio propose une approche multiple : Soline connaît bien l’endroit pour y habiter, elle s’attarde sur des détails et racontent les histoires ; Lalita, qui le découvre, cadre les espaces avec une précision extrême, révélant toutes les ambiguïtés du lieu ; quant à Hugo, il reproduit le dispositif initié l’année précédente, pose son flash et son appareil devant ceux qu’ils croisent, les passants – usagers du train, de la station, du supermarché, de la mosquée – et les habitants. Une véritable plongée cinématographique, avec ambiances, décors et personnages.
Autour de la place Charles de Gaulle, Les Vernes
Adrienne Surprenant / Assia Dicursi
Adrienne Surprenant passe d’une colline à une autre, avec changement d’ambiance radical. La zone à moitié déserte du château Saint-Gérald fait place à la vie du quartier des Vernes. Cela lui va bien, à Adrienne, d’être au contact des personnes. Avec Assia, la complicité s’installe immédiatement. Assia aime la photographie et la pratique régulièrement. Elle aime les défis aussi, c’est pour cela qu’elle a choisi de se confronter à un quartier qu’elle connaît peu et une pratique qui lui est étrangère : celle du portrait de rue. Vite, les deux photographes s’immergent, rencontrent les habitants, les usagers de la place et alentour, sillonnent les espaces. Des détails surgissent et les regards se mêlent.
Les images sont exposées sur les vitrines de Stimultania d’octobre 2021 à février 2022, et rassemblées au sein d’une séquence vidéographique, montée par Frédéric Henriques, motion designer, et projetée lors de la fête sur la place organisée par Stimultania à Givors en juillet 2021.
Photographies réalisées par Assia Dicursi, Valentine Gaboriaux, Lalita Khachaturyan, Soline Revalo, Élodie Rosa, habitantes de Givors et Hugo Ribes, Philippe Somnolet, Adrienne Surprenant, photographes du collectif Item
Intention artistique pensée par Stimultania et le collectif Item
Temps de création mené sur 4 jours consécutifs en avril 2021.
Restitution : journée d’activité et projection plein air le 22 juillet 2021 / affichage sur les vitrines et jeu-débat en septembre 2021
Intervention portée par Stimultania.
Soutenue par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre du FIACRE, la ville de Givors appel à projet Quartiers solidaires.
Le collectif Item est basé à Lyon : “Depuis une vingtaine d’années, en France comme à l’étranger, nombre de photographes font le choix de se regrouper afin d’imaginer ensemble leurs propres modalités de travail et de production. Ces structures collectives, montées sur le modèle des agences coopératives, cherchent par le biais de l’échange et du partage des moyens de production, à proposer des images « au long cours », loin de l’unique visuel choc à vocation illustrative. Ce mode d’organisation mêlant principes d’indépendance et de solidarité leur permet de préserver leur démarche d’auteur et de maîtriser la production de leurs images, de leur élaboration au choix des issues possibles.
Le collectif Item est une structure de production indépendante qui développe des compétences en matière d’écriture photo-journalistique. Un savoir faire qu’il décline dans le domaine de la presse, de l’entreprise et des institutions. Le collectif item est un espace de travail qui se donne le temps et les moyens nécessaires pour construire de véritables sujets, pensés comme des récits photographiques à part entière.
Sa production photographique fonctionne dans un dialogue permanent entre travaux individuels et projets collectifs, travaux personnels et travaux de commandes. Le collectif item est un espace de diffusion qui s’ouvre au public en organisant des expositions individuelles ou collectives, dans le cadre de son atelier, pour donner à voir la diversité des écritures qui composent le champ du photo journalisme.
Né en 2001, le collectif Item est composé aujourd’hui de neuf photographes, Romain Etienne, Bertrand Gaudillère, Nicolas Leblanc, Cyril Marcilhacy, Etienne Maury, Paloma Laudet, Hugo Ribes, Jeremy Suyker, du photographe anthropologue Philippe Somnolet, et du graphiste scénographe Yannick Bailly.
La structure ne serait rien sans l’implication de Laureen Quincy, coordinatrice et administratrice.”