Dans les creux se cachent les secrets

Juliette Treillet et 114 enfants

  • CRÉATION ARTISTES / PUBLICS

03/04 - 08/06/2023

Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs

Photographies réalisées par 114 élèves de cinq classes de la moyenne section au CE2.

Intention artistique pensée et menée par Juliette Treillet, photographe.

Temps de création mené sur deux semaines en avril 2022.

Avec Stéphanie Damaskinos, Katia Coste, Audrey Poigny, Alexandra Collet, Christine Cadu, professeures des écoles.

À l’école Les Castors, Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs (38).

Intervention portée par Stimultania Pôle de photographie en partenariat avec la DSDEN de l’Isère.

Soutenue par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, et la mairie de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs.

Juliette Treillet est invitée par Stimultania à mener ce nouveau projet dans les écoles de l’Isère, porté en partenariat avec la DSDEN. Une école, à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, cinq classes de la moyenne section au CE2 et des enseignantes très enthousiastes à l’idée d’accueillir une artiste. Le défi est de taille : un seul et même projet qui se décline pour chaque niveau.

Juliette Treillet s’inspire de sa pratique personnelle pour penser une proposition artistique autour de la notion de secret. “Dans mon travail, je me demande souvent si le paysage peut se souvenir d’un événement qui a eu lieu sur son sol. Je me demande également si faire une photo peut permettre de révéler cet événement, de le rendre visible. Comment photographier quelque chose qu’on ne voit pas ? ”

Face aux enfants, plusieurs questions sont posées : qu’est-ce qu’un secret ? Avec qui le partage-t-on ? Comment fait-on pour dire un secret à quelqu’un ? A-t-on le droit de le répéter ? Puis, les réflexions s’affinent : les plantes, les fleurs, les pierres ont-elles des secrets ? Que se chuchotent les feuilles entre elles ? Les arbres entendent-ils les secrets chuchotés sous leurs branches ?

Avec ces mots en tête, vient l’escapade : munis d’appareils photographiques, les petits groupes se succèdent auprès de l’artiste pour sonder les espaces de l’école à la recherche de traces, d’indices, de formes, de couleurs, de murmures. Juliette Treillet raconte : “Les ombres, les fissures et les empreintes de pas sont devenues des fantômes, des tremblements de terre et des monstres malins. Les cachettes se sont transformées en passages, en portes magiques. [Les enfants] ont écouté à l’oreille des arbres, ont chuchoté aux insectes des mots oubliés. Ils ont cherché dans le moindre recoin la vie et ses secrets.”

Le résultat final, saisissant de douceur et de sensibilité, se retrouvent au sein de cinq grands posters, un pour chaque classe, distribués à chaque enfant, ainsi que d’un diaporama sonore.


Après 3 années de formation, Juliette Treillet est diplômée en 2017 d’un Bachelor en photographie par l’école Bloo (Lyon). Elle réalise des travaux de commande pour divers clients entre Lyon et la région PACA, dont elle est originaire. En parallèle, elle développe une démarche personnelle et participe à plusieurs expositions collectives. En 2018, elle rejoint le Collectif Soir, collectif d’artistes lyonnaises, organisant des expositions collectives mêlant les différents travaux. La même année, elle collabore avec la compagnie de danse du Subterfuge qui propose des projets d’interventions artistiques aux habitants de plusieurs quartiers de Lyon, en partenariat avec le dispositif “Quartiers de la politique de la ville”. Cette expérience lui donne envie de rejoindre en 2021 le programme de formation “Photographe intervenant” du Réseau Diagonal pour se former aux ateliers par l’image. Pour continuer dans une démarche collective, elle participe depuis deux ans à la conception de la revue Chabe! ayant pour but de valoriser la photographie sur le territoire lyonnais et de créer du lien entre les acteurs de la photographie à Lyon. « Ma démarche artistique met en tension la notion de lien et de transmission familiale. Je tente de combler, par le geste photographique, les failles qui habitent ma mémoire et de donner corps à ce qui se transmet, à ce qui se reçoit, à ce qui se dérobe à nous et ce que nous dérobons à nous-même. » Juliette Treillet.