Photographies et textes réalisés par les élèves.
Intention artistique pensée et menée par Rafaël Trapet.
Temps de création mené sur 22 heures réparties sur une semaine en décembre 2017.
Avec Irène Dessemond, professeure d'éducation socioculturelle.
Au lycée agrotechnologique, Annonay (07).
Restitution le 4 juin 2018.
Intervention portée par Stimultania Pôle de photographie
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Soutenue par la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de l'appel à projet Découverte Région, Passeurs de culture.
« Tu fais quoi ?
Tu vois pas, j’travaille ?
C’est quoi ce travail ?
J’travaille pas encore.
J’apprends à travailler.
Portrait du lycéen en travailleur.
Le lycéen est-il un travailleur comme les autres ?
Qu’est-ce que le travail ? Le leur ?
Tu me montres ?
En habit, en bleu, en civil, en tenue ?
Un geste, des gestes, une attente ?
Des outils ?
Dans l’espace du lycée, l’espace du studio nous sert à nous représenter, nous montrer, en travailleur travaillant. L’espace du studio élimine le contexte, portraits de lycéens au travail, concentrés au choix sur la gestuelle, le corps, les habits, les outils.
Et puis ça t’évoque quoi le travail ?
Des mots, un cri, de la joie, du dégoût…
Tentative d’expression.”
Rafaël Trapet
Rafaël Trapet, photographe, passe quatre jours à Annonay avec la classe de première Conduite et Gestion d’une Exploitation Agricole pour questionner le travail, le geste, le corps. Le programme est vaste, il y a peu de temps, alors une certaine effervescence s’installe. Parfois, le rythme est ralenti par des problématiques qui dépassent le sujet initial et qui bousculent – et c’est tant mieux puisque l’art est fait pour ça. On s’oppose notamment au fait de poser sur l’image, au fait d’être montré ailleurs et notamment sur les murs de la ville puisque c’est la destination envisagée.
Les discussions vont bon train, les générations « s’affrontent » : ok pour Facebook mais pas dans un musée ? Certains résistent, d’autres s’investissent comme jamais et se découvrent une assurance qu’ils ne soupçonnaient pas.
Finalement, tout s’ajuste et se construit. Quelques mois plus tard, la restitution est le point d’orgue qui rassemblera tout le monde. Les images sont affichées au sein de la ferme qui accueillent les jeunes gens en formation – accrochage sur bottes de foin et tractopelle, un moment d’anthologie.
Production : 36 tirages 30×40 cm et 23 tirages 20×30 cm sur dos bleu affichés au sein de la ferme de M. Bongard à Félines (07) en juin 2018. Scénographie et installation : les élèves, Rafaël Trapet, Irène Dessemond El Benna, Stimultania
Rafaël Trapet : né en 1971, vit à Saint Moreil (23). Après une maîtrise de neurosciences à l’Université Pierre et Marie Curie, Paris 6 et un DESS Communication, Information Scientifique à l’Université Jussieu, Paris 7, Rafaël Trapet suit le séminaire de Jean-François Chevrier à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1998 à 2003. Auteur photographe et vidéaste, Rafaël Trapet questionne notre monde et s’interroge autant sur des problématiques liées au travail, à la consommation, aux alternatives, aux territoires et aux loisirs. Sa démarche mêle un positionnement documentaire, presque scientifique, avec une recherche plastique et poétique. Rafaël Trapet est membre de l’agence coopérative Picturetank depuis 2005.