Photographies réalisées par Bruno, Céline, Delphine, Jean-Louis, Lionel, Mustapha, Mohamed, Nora, René, Sandrine, Youssef, Zaia, Zidane à Givors. Bernard, Camille, Caroline, Cathy, Eloa, Jonathan, Julia, Julien, Laurent, Nacir, Odile, Salia, Sofiene, Sonia, Stéphane, Stéphanie, Taouria, Vincent à Strasbourg
Intention artistique pensée et menée par : Dorian Teti
Temps de création mené sur deux semaines, du 25 janvier au 5 février 2023 à Givors puis Strasbourg
Avec Aziza Fahsi, coordinatrice du Groupe d’Entraide Mutuelle La Main sur le Cœur de Givors & Maxime Hoffner, coordinateur du GEM Aube de Strasbourg
Œuvre collective portée par Stimultania.
Projet conçu et mis en œuvre dans le cadre d’Entre les images, un programme national de transmission et d’atelier de pratique photographique développé par le réseau Diagonal avec le soutien financier du ministère de la Culture et en partenariat avec l’ADAGP.
Projet également soutenu par la ville de Givors – service santé.
Quand un artiste photographe intervient pour créer une œuvre collective avec des publics, c’est que nous, Stimultania, l’avons invité. L’artiste et le groupe impliqué apprennent à se connaître, une création commune émerge. En 2022, deux échanges posent les bases d’une nouvelle envie de procéder. D’abord avec la Villa Pérochon, Centre d’Art Contemporain Photographique basé à Niort, autour d’une résidence menée en service psychiatrique par le photographe Frédéric Stucin. Il avait été choisi par les patients, jury de l’appel à projets. Ensuite avec le Groupe d’Entraide Mutuelle La Main sur le Cœur, à Givors, qui rassemble des adultes en situation de handicap psychique. L’endroit est atypique, il ne s’agit pas d’un lieu de soins mais de retrouvailles. Les adhérents, autonomes, choisissent de manière collective les activités dont ils vont bénéficier.
De ces échanges a germé l’idée de monter un projet global : une collaboration entre deux GEM, La Main sur le cœur à Givors et Aube à Strasbourg ; une implication des participants dès le choix de l’artiste. Les trois finalistes de l’appel à projets lancé en fin d’été 2022 ont ainsi fait face aux participants des deux GEM lors d’un entretien en visio-conférence. Un moment épique et décisif qui conduira au choix d’embarquer dans l’aventure proposée par le photographe et plasticien Dorian Teti.
La suite s’est déroulée en janvier 2023 : Dorian Teti a mené son exploration sans limite des représentations de l’objet, quatre jours à Givors, quatre à Strasbourg, avec une quinzaine d’adultes à chaque fois. Des objets photographiés sous toutes les coutures, beaucoup de rires et de chaleur humaine.
Une fois la matière photographique constituée – conséquente, foisonnante, débordante – vient le temps de la production. Le livre est pensé par l’artiste, présenté aux groupes lors d’une nouvelle visio collective.
Mais rien ne vaut le vrai face-à-face : fin mai 2023, les participants givordins voyagent jusqu’à Strasbourg pour la restitution commune. Les membres du GEM sont présents à la descente du train et ont organisé avec brio les deux jours sur place. Un programme dense et animé avec la visite de l’exposition à Stimultania, deux parcours guidés par le GEM Aube dans Strasbourg, de magnifiques tartes flambées cuisinées en collectif dans les locaux du GEM et bien sûr, la distribution du livre à tous avec un retour sur le projet. Des moments émouvants qui vont rester dans les mémoires.
Il y aura une suite à tout cela : à Givors, le projet est restitué en juillet 2023 sur les vitrines, lors de la fête sur la place publique ainsi qu’en octobre dans le cadre du mois de la santé mentale en partenariat avec le service santé de la ville de Givors. À Strasbourg aussi, les photos investissent les vitrines de l’établissement à partir d’octobre, ainsi que la place Karl Ferdinand Braun avec un format monumental.
Et puis en 2024, Dorian Teti revient pour prolonger le projet avec les deux groupes, très demandeurs. Cette fois aux Strasbourgeois de descendre jusqu’à Givors…
Né en 1983, Dorian Teti vit à Vallauris, dans le sud de la France. “Diplômé de l’ENS Louis-Lumière en 2011 et après avoir travaillé pendant près de dix ans dans le domaine de la retouche photographique professionnelle, je développe désormais un travail artistique sur les relations entre intime, mémoire individuelle et collective. Par le biais de jeux de réappropriations, d’associations photographiques et d’autoportraits, j’ai d’abord travaillé sur les représentations de soi et sur l’expression des héritages et d’une histoire partagée, notamment à l’échelle de la famille. Depuis le départ, j’envisage la photographie comme une documentation (éventuellement fictionnelle), prête à être manipulée et détournée par l’usage de la retouche, omniprésente dans mon travail. Depuis trois ans, j’associe ce travail photographique à une pratique de la céramique, après m’être formé à Vallauris, ville où je réside, célèbre pour sa production céramique. Ces deux pans de mon travail (photographique et en volume) se nourrissent désormais l’un et l’autre, car je réfléchis de concert à la matérialité des images et à la surface des volumes créés. Ces allers et retours constants entre l’espace du réel et celui de l’image m’intéressent particulièrement, dans la mesure où ils permettent de mettre en forme les liens entre l’authentique et le faux, entre l’original et la copie, entre la réalité et son double.