FAIRE CORPS

DORIAN TETI ET LES GROUPES D'ENTRAIDE MUTUELLE DE GIVORS ET STRASBOURG

  • CRÉATION ARTISTES / PUBLICS

07/10 - 17/10/2024

GIVORS, STRASBOURG

Photographies réalisées par Philippe, Laureen, Ichem, Sylvie, Zahia, Kelthoume, Jean-Marie, Hervé, Catherine, Delphine, Nadia, Laila, Jean-Pierre et Eddy à Givors et Julia, Sonia, Odile, Olivier, Francis, Oussama, Patrick, Rosa, Salia, Eloa, Stéphane et Patricia à Strasbourg.

Temps de création mené sur deux semaines, du 07 octobre au 17 octobre 2024 à Strasbourg puis à Givors.

Avec Laureen, coordinatrice du Groupe d’Entraide Mutuelle La Main sur le Cœur de Givors & Maxime Hoffner, coordinateur du GEM Aube de Strasbourg.

Œuvre collective portée par Stimultania.

Projet conçu et mis en œuvre dans le cadre d’Entre les images, un programme national de transmission et d’atelier de pratique photographique développé par le réseau Diagonal avec le soutien financier du ministère de la Culture et en partenariat avec l’ADAGP.

Soutenu par la Collectivité européenne d’Alsace et le gîte Un olivier dans les étoiles.

“Il revient quand Dorian ?”

Un an après sa première résidence de création artistes/publics avec le GEM Aube à Strasbourg et le GEM La main sur le cœur à Givors, Dorian Teti poursuit son projet avec les adhérents des deux GEM. Dans le cadre du programme Entre les images du Réseau Diagonal.

Depuis l’annonce de son arrivée, les adhérents cachent mal leur impatience d’accueillir à nouveau le photographe.

Cette année, il projette de travailler non plus sur les objets mais sur la thématique du portrait.

“Quelle est l’image du GEM ? Est-ce que, dans une photo de groupe, on s’y retrouve tous et toutes ? Quelles interactions avons-nous lorsque nous posons ensemble ? Qu’est-ce que cela raconte ?” Autant de questions que Dorian pose aux participants lors de ces deux semaines de création.

À Givors, les craintes de poser devant l’objectif sont palpables. Philippe est stressé en ce lundi matin nuageux : il n’aime pas être pris en photo. Il décide toutefois de se prêter au jeu lors de prises de vue en duo avec Dorian. Au fil de la matinée, il se détend, il en oublie même de fumer sa cigarette ! Kelthoume, qui, au départ, refusait de participer au projet, arrive un matin pleine de joie pour faire des images.

L’après-midi, les participants sont plus nombreux. Les photos prises en groupe permettent de se rencontrer autrement, de se laisser aller au groupe, d’échanger et de fédérer.

Le beau temps est au rendez-vous en début de semaine à Givors, on en profite pour utiliser les jardins de Maison du Fleuve ou les quais du Rhône comme décors. On découvre même des endroits que l’on n’avait jamais vus !

Au rythme du fredonnement d’Hervé qui chante Aznavour, les participants prennent place devant l’objectif, prennent la pose, puis sortent du cadre ou prennent la place d’un autre en adoptant la même posture.

Dorian interpelle Kelthoume : “Ça te dérange si on échange nos vêtements ? Je mets ton gilet et tu mets ma veste ?”. En échangeant ses vêtements ou en prêtant ses lunettes ou son collier, c’est une partie de nous qu’on prête et laisse à l’autre. “Il est pas marrant comme ça ?” rigole Kelthoume face à Dorian dans son gilet en laine.

Peu à peu, on se laisse même aller à des confidences. Nadia nous parle de sa vie au Maroc, en Italie et maintenant ici, à Givors. Jean-Marie prête à Dorian son collier et sa bague dont il ne sépare jamais et raconte son parcours pour arrêter de fumer et perdre du poids.

Après avoir échangé son t-shirt et ses accessoires avec Jean-Marie, Dorian est surpris : l’un e(s)t l’autre se confondent, se mélangent. Il est presque difficile de savoir qui est qui. À l’issue de la semaine, le groupe a appris à faire corps.

Anaïs Mougin, médiatrice culturelle à Givors

À Strasbourg, le groupe s’empare des locaux du GEM Aube, grimpe sur les tables, les chaises. Les poses s’enchainent, étranges et incongrues jusque dans le parking adjacent. Là, Olivier déploie en extérieur un treillis de camouflage dégotté dans le stock de Stimultania. Sonia se glisse derrière, laisse seulement deviner la forme de son visage et ses mains. Puis le groupe bouge et une drôle de queuleuleu s’improvise au pied d’un pilier. Patricia, Odile et Julia, à la file indienne, se déplacent lentement pendant que Francis, Olivier et Dorian les photographient. Dedans, Stéphane promet que demain oui, il sera sur les photos, aujourd’hui il ne peut pas, il n’a pas la barbe taillée. 

Maïté Smerz, Médiatrice culturelle à Strasbourg