Temps de création mené à Givors sur deux semaines en novembre 2023
Avec Corinne Chavanoud, Anne-Marie, Charlotte, Christelle cadre plateau 2, Marion cadre plateau 1, Sylvie ide coordination uha, Anne-Marie animatrice, les stagiaires, Viviane coiffeuse de l’Ehpad de l’hôpital de Givors.
Œuvre collective portée par Stimultania
Soutenue par le ministère de la Culture (Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes).
En novembre 2023, Stimultania invite le photographe Mathias Zwick à mener une création artiste/publics avec les résidents de l’Ehpad de l’hôpital de Givors sur la thématique du sport. Le photographe y voit l’opportunité de créer avec eux un espace dédié à l’imaginaire, en contraste avec un lieu médical souvent froid et aseptisé, mais aussi de vivre un moment d’échange et de partage intergénérationnel.
Le photographe vient alors avec cette proposition : créer, en concertation avec les personnes âgées volontaires, des portraits les représentant avec la tenue et les accessoires de sports qu’ils pratiquaient, pratiquent encore ou aiment toujours. L’idée suscite rapidement l’enthousiasme, aussi bien du côté de l’équipe médicale que des résidents. Les séances de prises de vues s’organisent alors sur deux semaines au sein même de l’Ehpad qui devient tour à tour, terrain de tennis, de basket, salle de gym ou même chemin de randonnée. Dans une chambre, Marthe et Roger improvisent une partie de volley de part et d’autres d’un filet tendu, dans une autre, Georges perfectionne son revers au ping-pong. Madame Malburet, aux mains délicates, s’apprête quant à elle à marquer un panier alors que dehors, monsieur Moreteau pédale en maillot jaune, encouragé par une foule en délire. Un peu plus loin, madame Cellier et madame Pironon sont en pleine ascension avec leurs cartes et sacs à dos. Enfin Monsieur Garcia propose une démonstration de prise de lutte, lui qui n’a perdu qu’un seul match dans sa vie, celui contre Lola qui a aussi gagné son cœur.
Dans leur geste sportif, les personnes âgées font un pied de nez à une forme de mise en marge de la société pour devenir les acteurs principaux d’un univers empreint d’humour, d’onirisme et de poésie. Tous se prêtent au jeu, y compris les soignants très investis du début à la fin du projet. Après cette première intervention, haute en couleurs, Mathias Zwick reviendra en 2024 d’avril à juin, pour poursuivre un travail de création autour du sport en lien avec différents publics.
Né en 1990, Mathias Zwick vit et travaille entre Strasbourg, Paris et l’Allemagne. Après un master de droit, il commence une carrière de juriste mais il se tourne finalement vers la photographie qu’il côtoie grâce à sa pratique du skate. Omniprésentes dans ce sport sous la forme de parts (photographies ou clip vidéo réalisés pour conserver une trace des figures effectuées par les skateurs), la photographie et la vidéo rythment l’adolescence du photographe et lui donnent ainsi son premier sujet : la pratique du skate en Iran suite aux accords de Vienne, en 2015. En 2017, il rencontre les jeunes kosovars de Mitrovica, ville emblématique du conflit serbo-albanais. Autour d’une école de rock créée en 2008, le photographe raconte la lente réconciliation des individus à travers la musique et ses influences. Membre de la coopérative international Inland Stories et de l’agence Hans Lucas, Mathias Zwick travaille parfois autour de l’actualité française comme lors du mouvement des Gilets jaunes en 2019. En mars 2020, pendant le confinement, il raconte le quotidien des travailleurs du monde de la fête et de la nuit. Il est régulièrement publié dans la presse française et internationale (Le Parisien, Libération ou encore The Independent ou Vice).