Le travail ?

David Desaleux et 16 terminales bac pro BIDT

  • CRÉATION ARTISTES / PUBLICS

31/01 - 03/06/2022

Saint-Genis-Laval

Photographies et textes réalisés par la classe de terminales Bac pro BIDT (Bio-Industrie De Transformation)

Intention artistique pensée et menée par David Desaleux, photographe

Temps de création mené sur une semaine et demi en février et mars 2022.

Avec Florence Monnet, professeure d'éducation socioculturelle.

Au lycée agricole André Paillot, Saint-Genis-Laval (69).

Restitution : exposition et présentation du projet par l'artiste et les élèves lors de l'événement commun rassemblant trois projets d'intervention portée par Stimultania autour de la notion de travail, à Givors, le 3 juin 2022.

Intervention portée par Stimultania

Soutenue portée par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre des actions d'Éducation Artistique et Culturelle, la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le cadre de l'appel à projet Découverte Région Passeurs de culture.

Le travail. Stimultania explore cette notion depuis plusieurs années au sein d’actions diverses et trouve une belle opportunité de prolonger les réflexions lorsque Florence Monet, professeure d’éducation socioculturelle du lycée agricole André Paillot de Saint-Genis-Laval sollicite l’association pour monter un projet. D’après elle, les élèves de la filière bac pro, directement confrontés au monde du travail, se posent beaucoup de questions : ai-je fait le bon choix ? Est-ce que cette spécialité me plaît ? Quel sera mon avenir professionnel ? Le doute s’installe parfois et l’image peu valorisante du domaine de la transformation agro-alimentaire et de la formation professionnelle les influence souvent.

Pour mener l’entreprise, Stimultania invite le photographe David Desaleux. Son approche des sciences sociales, ses réflexions sur l’image photographique comme support d’investigations, d’échanges et de positionnements citoyens, son appétence pour les projets collectifs et ses questionnements en cours sur le sujet du travail, promettent une expérience riche et inédite, que ce soit pour les élèves comme pour le photographe.

« Ma démarche artistique se propose de questionner les représentations en image du travail. Le travail est un mot que l’on utilise tous, il définit une grande partie de nos vies. Pour autant, il n’est pas si simple à expliciter. En donner une image, surtout aujourd’hui où son acception même évolue, est une gageure. Il me paraît important de réfléchir à cette représentation et donc au sens que l’on donne au travail (à nos vies ?), de réfléchir à découpler le mot «  travail » du mot « emploi » et d’y réfléchir à plusieurs. À plusieurs avec des personnes en emploi, des personnes qui en sont sortis et des personnes qui vont entrer dans le « monde du travail ». À plusieurs, c’est aussi aidé par ceux qui réfléchissent à ces notions, chercheurs en sciences sociales, sociologues, juristes. Emprunter leurs techniques d’investigations du réel, puis proposer des pistes avec des images teintées d’humour, des pas de côté, des respirations, des émotions, des envies. » 

Pendant une semaine, les élèves sont partis à la rencontre des professionnels de leur lycée. Appareils photos en main mais aussi stylos et carnets, ils ont rencontré des histoires, des parcours de vie, questionnant autant ce que le travail représente pour ceux qu’ils ont abordés que pour eux-même. Les images et textes sélectionnés finement par l’artiste avec les élèves sont rassemblés dans une édition grand format, qui se lit comme un livre mais peut aussi s’exposer.

Extraits de la production © David Desaleux et les élèves


David Desaleux est photographe indépendant, il vit et travaille près de Lyon. Après un parcours assez hétéroclite (d’un DEUG de mathématiques à des spectacles de cirque, en passant par de l’humanitaire), depuis toujours attiré par l’image, il ressort diplômé des Gobelins, école de l’image (Paris) en juin 2001. Il sera tour à tour tireur-filtreur dans un laboratoire professionnel parisien (DUPON-2002/2003), intervenant technique photographique (enseignant prise de vue et tirages) à l’École supérieure des Beaux-Arts de Tours (2004) ou encore photographe pour la presse (Philosophie magazine, Challenges, Mediapart, A Vivre, AMC, …). Son travail s’axe essentiellement sur l’ordinaire, voir infra-ordinaire comme disait Perec, ce qui se trouve sous nos yeux mais que l’on ne regarde pas ou trop peu. Pour se faire, il collabore régulièrement avec des sociologues, ethnologues, géographes au sein de leurs travaux de recherche. De 2018 à 2021, il s’associe au Centre Max Weber – UMR 5283 (CNRS, l’École Normale Supérieure de Lyon, l’Université Jean Monnet Saint-Étienne et l’Université Lumière Lyon 2) pour un projet autour de la représentation du travail, réalisé avec un ensemble de douze chercheurs en sciences sociales, débouchant sur une exposition et un livre.