ENTRÉE LIBRE
MERCREDI – DIMANCHE
14H – 18H30
REVUE DE PRESSE
Exposition soutenue par la DRAC Grand Est et la Ville de Strasbourg.
Intervention à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas soutenue par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Fédération des Œuvres Laïques pour le SPIP du Rhône-maison d’Arrêt Lyon-Corbas, dans le cadre du programme Culture/Justice.
Interventions à la SEPR de Lyon, au lycée professionnel du Chablais de Thonon-Les-Bains et au lycée l’Oiselet de Bourgoin-Jallieu ont soutenues par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et la Région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre de l’appel à projets Découverte Région Passeurs de culture.
Commissariat : Céline Duval
Scénographie : Étienne Andréys
Dépêche-toi de vivre ce sont des hommes aux dents serrées qui ont croisé des artistes.
Ce sont des hommes qui vivent un moment de suspension. Certains ont quinze ans, ils occupent la rue avec aplomb, les mains dans les poches ou les bras croisés. D’autres occupent un espace clos sur lui-même, les corps en plein vol et les visages dans les mains. Ce sont des hommes disponibles parce que leur vie est en question. Parce qu’ils sont arrivés à un point où le choix est inéluctable et que l’artiste, en posant son regard, leur permet de se positionner.
Dépêche-toi de vivre questionne les modalités de travail entre les artistes et les populations, la porosité de l’art avec la vie.
Certes, cette exposition n’est pas une exposition d’artistes-auteurs. Mais ce n’est pas non plus une exposition d’ateliers pédagogiques. Les artistes interviennent avec leurs ébranlements, leur maîtrise de l’image et leur propre intuition de création. Ils sont là parce qu’ils ont accepté l’ébranlement de l’autre. Ils accompagnent la création. Ils créent pour. Ils créent avec. Le travail d’orfèvre de Benoît de Carpentier produit ici un sens qui va au-delà de sa propre production artistique. Les cauchemars des plus jeunes, devenus des scoops spectaculaires avec Guillaume Chauvin, font jaillir des peurs qui nous traversent. Le romantisme de Melania Avanzato dévoile des sensibilités râpeuses d’une telle densité qu’elles frôlent l’intemporalité. Et Fabienne Swiatly, entre distance et concentration protectrice, fixe la complexité des visions. Cette exposition démontre que le professionnel peut produire et faire produire avec la très grande exigence de son savoir-faire et que le face-à-face est fécond.
Dépêche-toi de vivre est une exposition qui diffuse des images réalisées dans des cadres très définis.C’est une réflexion sur la vie des œuvres, leur autonomie et la place du regardeur. C’est une exposition qui salue les auteurs, encourage leur expression et célèbre leur circulation.
Dépêche-toi de vivre est une exposition brûlante sur ce début de siècle.Les tirages aux noirs et blancs intenses sont encore chauds. Bien qu’ils soient imprimés selon des modalités économiques contraintes, ils sont destinés à une œuvre qui se veut permanente.
Dépêche-toi de vivre est un concentré de virilité et d’émotion produit par des hommes dans un moment d’ébranlement.
In praesentia © Melania Avanzato et 18 adolescents en Sciences et technologies de l’industrie
et du développement durable
Dépêche-toi de vivre parle de l’individu et du groupe, de la solitude et de la communauté.
Dépêche-toi de vivre est une injonction à l’urgence mais aussi une ode joyeuse.
Dépêche-toi de vivre est une exposition collective tapageuse qui considère la photographie comme un art brut, une arme fiévreuse.
Dépêche-toi de vivre c’est Misirlou de Dick Dale et The Del-Tones.
Benoît de Carpentier – Né en 1964, vit en Alsace. Diplômé de l’École Supérieure des Arts Décoratifs (ESAD) de Strasbourg, section peinture en 1989, Benoît De Carpentier est un photographe plasticien. Ses œuvres mêlent réalité et onirisme, parfois introspectives parfois tournées vers l’autre, souvent philosophiques et picturales. En 2002 et 2004 il reçoit l’aide à la création de la DRAC Grand Est pour des projets autour du paysage, de l’architecture. Il expose régulièrement ses travaux, principalement à Strasbourg et Paris. Il enseigne la photographie et anime des projets photographiques en milieu scolaire de la primaire au secondaire.
Fabienne Swiatly – Née en 1960 en Lorraine, vit en Haute Savoie. Fabienne Swiatly a eu plusieurs casquettes, plusieurs métiers, presque plusieurs vies. Mais toujours l’écriture est restée présente. Du roman à l’essai en passant par la poésie, la nouvelle, le théâtre, ses écrits empruntent de nombreuses formes. Après avoir participé à plusieurs ouvrages collectifs et publié des essais, son roman « Gagner sa vie », édité en 2006, est récompensé par le prix Léo Ferré. Fabienne Swiatly partage sa passion et ses écrits lors d’ateliers d’écriture qu’elle anime auprès de nombreux publics, aux âges et origines sociales divers. « Avant d’écrire j’ai lu. Dans le désordre des bibliothèques croisées. Je ne savais rien de la littérature sauf que j’aimais ça : lire. J’étais affamée. Puis je me suis mise à écrire avec fièvre. De tout. Je ne savais rien de l’écriture mais j’écrivais. Puis j’ai compris qu’il fallait travailler et j’aime ce mot de chantier d’écriture. Alors je me suis mise au travail. De toute façon, je ne sais pas comment faire autrement. Je ne sais pas comment faire sans l’écriture face à la complexité de ma vie et du monde. »
Melania Avanzato – Née en 1978, vit à Lyon. « Née sur les rives de la Méditerranée de parents italiens, j’ai grandi entre deux pays. Le déracinement et le voyage me mènent naturellement à me servir très tôt de l’image comme accessoire de mémoire. » Après une licence d’Histoire puis une école de photographie, Melania Avanzato travaille pour des maisons d’éditions et en agence comme portraitiste d’auteurs. Elle développe en parallèle un travail artistique représenté par les galeries des Comptoirs Arlésiens de la jeune photographie et le Lac Gelé. Elle est membre du collectif Parallèle et intervient régulièrement en milieu scolaire sur toute la France.
Guillaume Chauvin – Né en 1987, vit à Strasbourg. Auteur freelance et chargé de cours à l’école supérieure des arts décoratifs, Guillaume Chauvin travaille comme photographe et auteur, questionnant la subjectivité des images et affirmant son « point de vue documenté ». Établi un temps en Russie et attiré par les personnages « alternatifs », légionnaires, footballeurs, mannequins, séparatistes… il a publié dans la presse nationale et internationale (Le Monde, Libération, Feuilleton, 6 Mois, Paris Match, Desports…), et collaboré avec divers commanditaires (Ministère de la défense, Nike, Cnam, Alliance Française…). Parallèlement à cela et à ses interventions publiques (Arrêt sur image, France culture, Amnesty international, Faculté de Versailles…), il développe un travail d’écrivain (éditions Allia) et d’éditeur indépendant (Les éditions m’habitent). Ses travaux ont été exposés aux Rencontres d’Arles (Fr), à la Faculté de journalisme de Moscou (Rus), et acquis par l’Artothèque de Strasbourg. Recommandé par Alain Kaiser, Guillaume Chauvin est membre du studio Hans Lucas depuis 2015.