Du 17 MAI AU 21 SEPTEMBRE 2024
VERNISSAGE
VENDREDI 17 MAI 18H
RENCONTRE PUBLIQUE
SAMEDI 18 MAI 16H
ENTRÉE LIBRE
DU MERCREDI AU SAMEDI
14H – 18H30
Ces photographies ont été produites dans le cadre de la grande commande nationale “Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire” financée par le Ministère de la culture et pilotée par la BnF.
Stimultania présente « Sous les sunlights », une exposition autour de l’insouciance, de la convivialité et des fêtes populaires : six artistes lauréats de la Grande Commande Photojournalisme, Théo Combes, Julie Glassberg, Cha Gonzalez, Laurent Moynat, Théophile Trossat et Mathias Zwick.
Assieds-toi et prends quelque chose. Toi et moi on est des survivants. Frida is not dead j’te dis. J’vais t’raconter la mousse dans les rues de Béziers et le pastis pur versé dans les gosiers. Les feux d’artifice, quand t’es juste en-dessous et que les hauts-parleurs envoient une bonne vieille musique Barilla avec des premiers, des seconds violons et des cors en si bémol. Dans les campings, au moins, t’as pas à t’en faire, tu peux chanter à pleins poumons, personne ne remarquera jamais que c’est faux. C’était Loliii ! Viens danser !
Stimultania présente six artistes lauréats de la Grande Commande Photojournalisme.
Six artistes qui ne parlent ni du pouvoir d’achat, ni du climat, des zones à risque, des féminicides et des paysans.
Une fois n’est pas coutume, l’exposition se concentre sur les néons flexibles, les caissons de basses et les cornichons. Stimultania vous emmène faire un p’tit tour dans les lieux de rassemblement, les rave-parties, les caves aménagées pour les copains, les courses de Monster Trucks. Si ça vous dit, on y va ensemble, on se fait beau, on dîne, on roule et on oublie tout. On oublie même que les complexes balnéaires ont déjà les pieds dans l’eau.
Sois prêt, Vernon a toujours la clef USB d’Alex.
Céline Duval
UN ÉTÉ DE PORCELAINE · THÉO COMBES
Emblématique commune du littoral méditerranéen, Valras-Plage accueille chaque été quarante mille touristes. Ce sont, pour la plupart, des familles, séduites par son charme désuet et les tarifs ultra-compétitifs de ses campings. Les journées sont consacrées à la plage. Le soir, les terrasses des restaurants affichent complet, les files d’attente s’allongent devant les glaciers, la fête foraine bat son plein et l’étroite rue commerçante est envahie par la foule. À l’entrée de la ville, les Monster Trucks soulèvent la poussière pendant que la mousse envahit la piste de danse des campings. Dans cette ambiance de vacances et d’apparente indolence, les signes de l’imminence du danger sont pourtant déjà là. La station balnéaire est confrontée à la sécheresse, aux étouffantes canicules, à l’érosion de la côte et à la montée des eaux. Pour y faire face, elle a restreint l’utilisation de l’eau, aménagé de puissantes digues et rehaussé le parapet de sa promenade. Dans un troublant paradoxe, elle s’est aussi lancée dans la construction d’un immense complexe immobilier. En première ligne…
STAYIN’ ALIVE · JULIE GLASSBERG
À une époque où l’espérance de vie s’allonge, la vieillesse est envisagée comme un fardeau face auquel une attitude empathique est de mise, d’autant que les seniors ont été sous les feux des projecteurs pendant la pandémie de Covid. « En prenant pour point de départ les thés dansants et autres bals, j’ai souhaité aller à la rencontre de ces seniors pour qui la vie ne s’est pas arrêtée passé l’âge de la retraite. Il y a ceux qui dansent, ceux qui travaillent encore, ceux qui font du sport, ceux qui tombent amoureux… Le désir est bien là ! Mais le regard paternaliste de la société tend à limiter les occasions. Alors certes, l’enveloppe change et se transforme, mais sa beauté est une question de perception, et si le feu intérieur brûle toujours, il n’est pas question de s’arrêter. »
ABANDON · CHA GONZALEZ
Abandon est une série qui plonge ses racines en 2010, dans un travail sur les jeunes et leur rapport à la fête, réalisé à Beyrouth dans un contexte de mémoire traumatique de la guerre. Réflexion au long cours sur le rapport paradoxal entre désir d’extase et pratiques autodestructrices. À travers les fêtes, Cha Gonzalez explore nos guerres intérieures, notre besoin de fuir la réalité, de vivre des expériences fortes, de retrouver une chaleur pour combler un sentiment d’insatisfaction, de frustration sexuelle, de solitude. Parfois aussi pour trouver une communauté, un appartenance, une famille, quelque chose qui transcende nos existences en manque de sens.
SALLE À MANGER – NATURE MORTE DE REPAS DE FAMILLE · LAURENT MOYNAT
« Comment en finir avec les faims de mois difficiles ? » titraient Juliette Delage, Kim Hullot-Guiot et Pauline Moullot dans le journal Libération le 25 février 2022. On y lit alors la peine à se nourrir correctement aussi bien en terme de qualité que de quantité. Un article qui révèle qu’à l’automne 2021, 30% des français rencontrent des difficultés financières à se nourrir sainement. Se nourrir, soit. Mais comment ? En faisant le portrait de tables avant qu’elles ne soient débarrassées, Laurent Moynat illustre avec force les enjeux sociétaux et socio-économiques.
LE REFUGE · THÉOPHILE TROSSAT
Après l’isolement dû à la crise sanitaire, privés des bars et restaurants, des cercles de socialisation se sont recréés, en petits comités. En Vendée, depuis des siècles, les habitations ont un lieu dédié à cette socialisation : « la cave ». Héritée du temps où, dans cette région, beaucoup de foyers possédaient leur parcelle de vigne, la cave est restée une pièce particulière de la maison alors même que les vignes ont en majorité disparu. Après être tombés en désuétude, ces refuges intimes de socialisation masculine ont été repris en main par les jeunes Vendéens.
LÉON, MÉGANE & ZOÉ : LES FRANÇAIS ET LEURS AUTOS · MATHIAS ZWICK
Rétroviseur ornementé de babioles ou d’objets de croyances, volant 100 % cuir ou imitation tigre dans un habitacle sentant le plastique d’usine ou la clope froide. Cette seconde maison à quatre roues est omniprésente dans notre quotidien. 80 % des ménages français en ont une et, pourtant, elle n’a jamais été autant remise en cause dans les discours. Encore indispensable mais menacée, la voiture demeure au cœur de l’organisation de nos sociétés modernes. L’automobile raconte à merveille notre temps : la photographier, c’est photographier la société toute entière.
Né à Montpellier en 1993, Théo Combes, diplômé de l’École supérieure des métiers artistiques de Montpellier et de l’école de la photographie ETPA de Toulouse, travaille pour la presse et développe des projets personnels autour du bassin méditerranéen. En 2019, il a reçu la bourse Laurent Troude pour son sujet Noire Méditerranée autour de l’immigration. Cette série à été présentée au Château d’eau à Toulouse en 2021. Il a également participé au projet collectif « D’Oc » de l’association Cétavoir qui a fait l’objet d’un livre aux éditions Lamaindonne. Depuis la Grande commande photographique, il poursuit son travail sur la station balnéaire de Valras-Plage.
Née en France en 1984. Vit à Paris. Diplômée en arts graphiques en 2008, Julie Glassberg part étudier le photojournalisme et la photographie documentaire à l’International Center of Photography, à New York. Après sept ans dans cette ville, où elle collabore avec The New York Times, elle s’installe un an à Tokyo. Elle s’intéresse à la diversité des cultures, aux milieux underground et aux marginaux de la société. Son travail est publié dans la presse internationale et a été récompensé à plusieurs reprises.
Née en 1985, Cha Gonzalez est une photographe/vidéaste éditoriale et documentaire basée à Paris. Après avoir grandi à Beyrouth, au Liban, elle est diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Son travail se concentre sur la jeunesse, les troubles sociaux et les troubles intérieurs. Elle a collaboré, entre autres, avec Le Monde, le Wall Street Journal, Elle, Libération, Grazia et Causette.
Son œuvre principale, Abandon, a été publiée dans Fisheye Magazine, IZ et Meteore, elle a également été finaliste du Virginia Prize for Women et a été exposée en 2019 à l’ICI Paris (Institut des Cultures d’Islam).
Né en 1970, Laurent Moynat devient photographe après avoir décroché son diplôme en 1992 à l’ETPA. Lorsqu’il commence sa carrière en 1993, il reçoit deux distinctions significatives : le book Major Ilford et le prix Broncolor à Arles. Très vite, il enchaine les commandes publicitaires, les éditoriaux pour la presse. Aujourd’hui, Laurent Moynat partage sa vie entre Paris et Toulouse, où il créé en 2011 le Studio Lucette avec une équipe de photographes professionnels. Depuis 1999, Laurent est professeur en BTS Photographie au sein de l’école ETPA à Toulouse.
Né en France en 1984. Vit à Nantes. Après des études de construction navale et une expérience dans l’industrie, Théophile Trossat se forme au photojournalisme à Paris. Depuis 2012, il couvre l’actualité du territoire et les différents enjeux qui le traversent. Zadiste, ministre, prostituée, étudiant, avec ou sans handicap, écrivain, religieuse, prisonnier, cuisinière, marin posent devant son objectif. Il collabore avec la presse nationale et internationale.
Né en 1990, Mathias Zwick est un photographe indépendant basé à Strasbourg et membre d’Inland, une coopérative internationale de photographes documentaires. Il produit des photoreportages et séries documentaires en France et à l’étranger. Influencé par une esthétique cinématographique empreinte de poésie, voire d’humour, il a photographié des skateurs en Iran, des rockeurs d’origine albanaise et serbe réunis par la musique au Kosovo ou encore le système de notation des citoyens chinois. Il publie dans la presse française et étrangère et des médias comme Libération, Le Monde ou l’Obs font appel à lui pour des travaux de commande.