RENCONTRE PUBLIQUE

avec Léonie Pondevie

  • Rencontre publique

22.01.2022

  • Strasbourg

SAMEDI 22 JANVIER
DE 16H À 18H
GRATUIT

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Passe sanitaire requis.

Exposition produite dans le cadre de la Résidence 5 Étoiles, soutenue par le Ministère de la Culture dans le cadre du dispositif Capsule. Avec le soutien de la DRAC Grand Est, la Région Grand Est et la Ville et Eurométropole de Strasbourg.
Avec l’accompagnement de
L’Imagerie dans le cadre du dispositif “Contre vents et marées”, soutenu par la Région Bretagne en collaboration avec a.c.b – art contemporain en Bretagne.

Pour inaugurer Le Fleuve et son île, venez participer à une discussion autour de l’exposition en présence de Léonie Pondevie, photographe et lauréate 2020 de l’appel à projet 5 Étoiles, et Céline Duval, commissaire de l’exposition et directrice de Stimultania.

En février 2021, Léonie Pondevie met, pour la première fois, le pied à Givors. Pendant un mois, qu’il vente, pleuve ou neige, la photographe se mêle avec une curiosité toute neuve au fleuve et aux rivières. Elle marche, photographie et ramasse des morceaux ronds de verre et de béton. En mai, les flaques de lumière l’éblouissent, Léonie Pondevie ne retrouve plus le vert d’eau romantique dans ses images. Nous déjeunons ensemble, l’artiste nous montre son travail, ses stratagèmes, elle nous raconte ses week-ends avec l’équipe des sauveteurs jouteurs, les berges, les ponts, les collectionneurs de plantes, les traces de castors. Quand elle organise une journée plage, les gens se hâtent et se plaisent à se baigner. Rapidement elle veut emmener tout le monde faire une croisière sur le Rhône, louer des barques.

Elle a tellement aimé Givors ces quelques semaines. Ses images sont belles et tristes, les eaux poissonneuses et scintillantes. Malgré les boîtes de Carte d’Or et les tickets illiko Cash, les eaux lourdes et les pierres moisies, le fleuve a pris toute sa place. Nous scrutons les balises vertes et rouges, les lagunes dormantes. La route est libre.

« Traverser le Rhône à Givors, c’est traverser un océan et entrer en terre nouvelle. Depuis le large elle demeure impassible à l’horizon, frangée de rives sauvages et mystérieuses où faire échouer son navire ; les légendes ont fait d’elle une insulaire. Elle est à la fois l’éden et le monstre. On la rêve ou on rêve de la quitter. »

Céline Duval

© Léonie Pondevie
© Léonie Pondevie

L’exposition fleuve présentée ici – résultat du travail mené pendant cette résidence de création – fait l’objet d’une collaboration inédite : il s’agit de la première coproduction portée par les deux établissements de Stimultania, à Givors et à Strasbourg, accompagnés de l’Imagerie à Lannion, membre du réseau Diagonal. Les photographies de Léonie Pondevie sont visibles également dans un parcours de huit caches géolocalisées à Givors.

Plus qu’un état des lieux d’une commune française, l’artiste raconte les conquêtes et les illusions, l’aventure des orpailleurs, les fritures d’ablettes et les territoires contaminés, le cri du milan noir et le frémissement de l’autoroute.

© Léonie Pondevie
© Léonie Pondevie

Je viens du continent. J’ai traversé le fleuve, plusieurs fois, accompli le voyage initiatique. Traverser le Rhône à Givors, c’est traverser un océan et entrer en terre nouvelle. Depuis le large elle demeure impassible à l’horizon, frangée de rives sauvages et mystérieuses où venir échouer son navire ; les légendes ont fait d’elle une insulaire. Elle est à la fois l’éden et le monstre. On la rêve ou on rêve de la quitter. Car à Givors, il faut prendre pied, il faut y prendre essor, et s’éloigner. À la fois s’en aller et rester. Givors, fût un temps, a produit des rêves de fondation, des fantasmes de renouveau, de recréation du monde. Certains sont venus de loin pour s’y installer. Car cette île est le lieu de tous les possibles. Elle est un point d’ancrage pour ceux qui l’habitent et la vivent. Faire comme à Givors, c’est faire son île.

Léonie Pondevie, mai 2021

© Léonie Pondevie
© Léonie Pondevie

Léonie Pondevie est une photographe née en 1996 à Angers. Diplômée de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne, elle est membre du Collectif Nouveau Document. Pour elle, les paysages sont le reflet de notre société, ce qui la mène à se questionner sur l’anthropisation, c’est-à-dire l’impact de l’Homme sur la nature à travers la transformation des territoires, que ce soit par l’industrialisation ou encore l’urbanisation. Elle utilise de nombreux médiums et techniques tels que la vidéo, l’installation, la céramique ou le dessin. Le logiciel Google Earth lui permet d’abord de réaliser un état des lieux photographique. Dans un second temps, elle explore le territoire et approfondit son travail d’enquête par la photographie puis l’écriture, le dessin et l’installation.